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Sur les réseaux sociaux, la beauté n’a jamais été aussi virale. Avec des milliards de vues cumulées sous le hashtag #skincare, ils sont devenus le nouveau baromètre des tendances cosmétiques. Sérums miracles, masques maison, conseils de dermatologue ou routines minimalistes : tout y passe, dans une mise en scène rythmée, incarnée et souvent ultra-convaincante. Résultat ? Une génération hyper connectée qui s’initie très tôt aux gestes beauté, parfois à ses risques et périls. Car si certaines astuces sont validées par les experts, comme la double hydratation ou l’usage ciblé du rétinol, d’autres relèvent davantage du buzz que du bon sens. C’est le cas de l’utilisation du froid sur le visage. 

La promesse du froid : ce que le “buzz” nous vend

  • Réduction des poches et des cernes
  • Effet tenseur et raffermissant, diminution de l’apparence des pores
  • Apaisement des inflammations et des rougeurs (acné, rosacée)
  • Amélioration de la circulation sanguine et donc de l’éclat du teint
  • Soulagement des maux de tête ou des tensions faciales

L’analyse critique : démêler le vrai du faux (ou du temporaire)

  • Effets souvent temporaires : Beaucoup des bénéfices ressentis (pores resserrés, peau raffermie, dégonflement) sont souvent de courte durée. Le froid provoque une vasoconstriction (resserrement des vaisseaux sanguins) qui peut donner une apparence plus lisse et moins gonflée, mais cet effet s’estompe lorsque la peau revient à sa température normale.
  • Action sur l’inflammation : Le froid peut effectivement aider à calmer une inflammation aiguë (comme sur un bouton douloureux) de manière ponctuelle, de la même manière qu’on applique de la glace sur une blessure. Cependant, il ne traite pas la cause sous-jacente de l’inflammation chronique (acné, rosacée).
  • Circulation sanguine : Si la vasoconstriction est suivie d’une vasodilatation (les vaisseaux se dilatent à nouveau), cela peut effectivement stimuler la microcirculation. Mais une exposition excessive ou incorrecte peut aussi l’entraver.
  • Les limites et les risques :
    • Irritation et brûlures par le froid : L’application directe de glace ou d’objets trop froids peut endommager la barrière cutanée, provoquer des rougeurs persistantes, voire des brûlures par le froid, surtout sur les peaux sensibles.
    • Peaux réactives : Pour les peaux très sensibles ou souffrant de conditions comme la couperose, le choc thermique peut aggraver la situation.
    • Pas une solution de fond : Le froid ne remplace pas les actifs cosmétiques éprouvés (rétinol, vitamine C, acides exfoliants, etc.) qui agissent en profondeur sur les problématiques cutanées. Il ne nettoie pas la peau, ne l’hydrate pas en profondeur et ne la protège pas des UV.
  • L’effet placebo et le bien-être : Reconnaître que l’aspect sensoriel du froid peut être agréable et relaxant, contribuant à un sentiment de bien-être. Cet effet “coup de fouet” peut être psychologiquement bénéfique, même si les résultats dermatologiques ne sont pas révolutionnaires.

Alternatives et bonnes pratiques plus utiles et efficaces :

  • Poches et cernes : Actifs spécifiques (caféine, vitamine K, peptides), bonne hydratation, sommeil suffisant, drainage lymphatique doux.
  • Raffermissement : Rétinoïdes, peptides, vitamine C, protection solaire rigoureuse, massages faciaux.
  • Éclat : Exfoliation régulière (AHA/BHA), antioxydants, hydratation.
  • Inflammation : Actifs apaisants (niacinamide, centella asiatica, panthénol), consultation dermatologique pour les conditions spécifiques.

Si l’on souhaite tout de même utiliser le froid, voici des conseils d’utilisation sécuritaire :

  • Ne jamais appliquer de glace directement sur la peau (toujours l’envelopper dans un tissu fin).
  • Limiter le temps d’application.
  • Privilégier des outils conçus pour cet usage et les utiliser selon les instructions.
  • Être à l’écoute de sa peau et arrêter en cas d’inconfort.

Conclusion : Entre tendance éphémère et geste bien-être occasionnel

Si l’application de froid peut offrir un coup de frais agréable et un soulagement temporaire pour certains petits désagréments, il est loin d’être une solution miracle ou un pilier indispensable d’une routine de soins efficace. Il relève davantage du “buzz” et du geste bien-être que d’une véritable stratégie anti-âge ou traitante sur le long terme.

La Rédac’

Source : Elle.fr